Vous avez sans doute déjà entendu l’expression « manger ses émotions ». C’est un phénomène bien connu qui consiste à tenter d’atténuer le stress, l’anxiété, la peur, la colère, au moyen de la nourriture. Évidemment, c’est une très mauvaise habitude, car on perd toute conscience de ce que l’on mange et ça peut éventuellement mener à des problèmes de santé, surtout quand les aliments ingérés sont à haute teneur en sucre et en calories. Les PCU n’échappent pas à cette réalité. Malheureusement, en plus des calories et du sucre, ils doivent se soucier d’autre chose : les protéines.
La majorité des gens atteints de phénylcétonurie et qui suivent leur régime ont quand même des passages de temps à autres où le régime est moins bien suivi. Nous passons tous à travers ces périodes. Mais j’étais dans une excellente période dernièrement et j’en étais particulièrement fier. Puis, hier est arrivé.
Hier était une mauvaise journée. Du début à la fin. Vous savez, ce genre de journée où tout va de travers. En plus, j’avais faim; l’horaire de cette journée était vraiment tout croche et ne m’aidait vraiment pas à bien gérer mon régime, à prendre des repas au bon moment. Bien sûr, je suis quelqu’un de positif et ces événements n’ont pas réellement entaché ma bonne humeur. Par contre, qu’on soit positif ou non, ce genre d’événements négatifs à répétition, même si ce n’est rien de grave, finissent par tomber sur les nerfs et nous affecter. C’est exactement ce qui est arrivé et à un certain moment, j’ai vraiment eu envie d’envoyer tout paître et de manger plein de trucs que tout bon PCU devrait même éviter de regarder. Je voulais inconsciemment « manger mes émotions ».
En fin de compte, je m’en suis plutôt bien sorti, mais cela m’a fait comprendre à quel point ce phénomène est une épée de Damoclès au-dessus des gens et particulièrement de ceux qui ont la phénylcétonurie (ce qui m’a donné l’idée d’écrire cet article). Je vais donc partager avec vous comment je m’en suis sorti.
5 trucs pour éviter de « manger ses émotions » (et éviter les protéines qui viennent avec) :
- Prendre conscience du problème.Comme je l’écrivais ci-dessus, j’ai vraiment compris à un certain stade que je risquais de dériver. Ce n’est pas toujours facile de prendre conscience de quelque chose d’aussi subtil, mais j’ai pratiqué énormément de visualisation dernièrement (secret de mon succès des dernières semaines) et j’ai le vif sentiment que cela m’a aidé à prendre conscience de la situation.
- Toujours avoir des collations faibles en protéines sur soi. Une autre bonne habitude que j’ai prise dernièrement. Par chance, j’avais des barres de chocolat et beurre d’arachide « Complete » de Cambrooke sur moi, ce qui m’a permis de tenir le coup jusqu’à ce que je revienne.
- Identifier des solutions de restauration à faible taux de protéines. Comme j’étais dans un coin que je connais bien de Montréal, je savais où aller me procurer des aliments qui me satisferaient suffisamment, du moins jusqu’à ce que ces sentiments s’atténuent.
- Notez ce que vous mangez. J’ai pris l’habitude de noter mes repas dans l’excellente application Lose It (j’en parlerai davantage dans un futur article). Si vous voulez surveiller de plus près la consommation de phenylalanine, vous pouvez aussi essayer l’application de Cambrooke Metabolic Balancer. C’est un excellent moyen de prendre conscience de ce que l’on mange.
- Ne pas garder ça pour soi. J’ai eu le réflexe de verbaliser mon « flash » à ma conjointe qui m’a immédiatement encouragé à rester sur le droit chemin. C’est probablement ce qui m’a le plus aidé à ne pas dérailler.
Le sentiment de vouloir manger n’importe quoi est malheureusement très fort dans ces situations et c’est l’ensemble de ces éléments qui m’ont aidé à passer à travers. De votre côté, avez-vous déjà ressenti ce besoin de manger des éléments que vous aimez beaucoup, mais auxquels vous n’avez pas droit lorsque tout va mal? N’hésitez pas à m’en parler si c’est le cas (ou même si ce n’est pas le cas).